Itinéraire de Collectionneurs: Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, Ginals, France

8 Juin - 31 Octobre 2019
En hommage à Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache, le Centre des monuments nationaux et l’Association culturelle de l’Abbaye de Beaulieu présentent un aperçu de leur collection, 60 ans après la première exposition des deuxcollectionneurs.
 
Cette exposition s’inspire d’«Itinéraire d’un jeune collectionneur », une exposition organisée par Geneviève Bonnefoi chez Jean Fournier (galerie Kléber, Paris) en 1959.
Étaient alors déjà réunis les peintres phares de leur collection, qui sont aujourd’hui rassemblés à Beaulieu : Bettencourt, Bissière, Dubuffet, Fautrier, Georges, Götz, Hantaï, Hartung, Karskaya, Loubchansky, Manessier, Mathieu, Michaux, Sonderborg, Vieira da Silva, Viseux.
 
La consultation des archives de Geneviève Bonnefoi et de Pierre Brache, en particulier la correspondance qu’ils ont entretenue avec les artistes, a nourri cette nouvelle exposition « Itinéraire de collectionneurs ».
Elle a été imaginée pour leur rendre hommage et, ce faisant – thème cher à Geneviève Bonnefo –, invite à la réflexion sur le pouvoir des œuvres humaines de conjurer l’œuvre du temps.
 
La collection Bonnefoi - Brache
Aujourd’hui, plus de soixante - dix ans (1948 - 2018) ont passé au cours desquels la collection
de Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache s’est enrichie, notamment d’œuvres créées sur le territoire occitan. Elle a déjà fait l’objet de deux donations en 1973 et 1983 et vient, après le décès des deux donateurs, d’être très richement augmentée de leur collection personnelle.
Plus de 350 pièces constituent désormais le fonds de l’abbaye de Beaulieu. Le temps viendra où le public pourra apprécier dans une présentation muséale permanente (en 2021) la diversité et la pertinence de leurs choix, les directions diverses qui sont prises, les affinités qui apparaissent, l’inventivité technique qui y est mise en œuvre.
Il n’est pas de terme qui puisse définir cette collection de façon totalement satisfaisante.
Peut-on se contenter de parler de peintres « abstraits » – le sont-ils ? Certes, tous ont rompu avec le réalisme et la figuration, et même avec l’abstraction géométrique. Parfois tachistes, nuagistes ou informels, ils se sont toujours défendus d’appartenir à un courant, attentifs à suivre où les mènent la tâche, le trait d’encre, la couleur ou la matière, le mouvement de la main ou du corps. Ainsi a-t-on trouvé pour les classer l’expression d’«abstraction lyrique ». Pour distinguer ces artistes de ceux qui, avant-guerre à Paris, avaient déjà fait leur révolution, et pour
reconnaître le nouvel élan donné à la peinture à la Libération, les historiens adoptent les termes de « nouvelle école de Paris ».
 
Geneviève André-Acquier et Benoît Grécourt 
Co-commissaires de l’exposition