A.R. Penck, Aysha E Arar, Bri Williams, Douglas Gordon, Ilya Kabakov, Josef Albers, Judit Reigl, Latifa Echakhch, Marie Hazard, Nicolas Jasmin, ReschWilleit, Yudith Levin
Le rouge est la première couleur à faire son apparition dans notre monde. Il palpite derrière nos paupières closes, imprègne notre peau à la naissance et réchauffe les premiers récits contés autour du feu. Bien avant l'écriture, les humains marquaient leur environnement – ​​et eux-mêmes – d'ocre rouge, l'un des tout premiers pigments utilisés. C'est la couleur de la vie – dynamique, oxygénée, urgente – et aussi la couleur du danger, de l'avertissement et du désir. Le rouge s'annonce avant même que le sens ne se forme.
Cette exposition rassemble des œuvres qui abordent le rouge comme pigment, signal, sensation et métaphore. Ici, le rouge devient à la fois corps et langage : la rougeur soudaine, l'ecchymose qui vire lentement au violet, l'ardeur des émotions qui jaillit avant même que les mots ne puissent la saisir. Il est la marque de l'intimité et le signe de la rupture, la trace du toucher et la souillure de la violence.
Le rouge a toujours porté le poids du pouvoir – des drapeaux, des frontières, des monnaies et des révolutions. C'est la couleur à laquelle on nous enjoint de nous arrêter, mais aussi celle qui nous pousse en avant, exigeant d'être reconnus. Dans ces œuvres, le rouge devient un seuil : la limite où la perception s'aiguise, lorsque le monde semble soudain trop lumineux, trop intense – lorsque nous « voyons rouge ».
En traçant des courbes rouges sur la peau, la matière, la mémoire et l'abstraction, les artistes de cette exposition révèlent comment une seule couleur peut être à la fois universelle et profondément personnelle. Le rouge est le cœur battant de cette exposition : un rappel que ressentir, rougir, saigner, brûler de colère ou d'amour, c'est être vivant.
Caroline Heinzmann
 

 
Commissaire d'exposition : Caroline Heinzmann