1986-89 | Série "Entrée-Sortie"

  • Exposition Judit Reig, Peintures1986-1989, Centre d'Art Contemporain, Orléans, 1989

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    « Entrée-Sortie est presque la seule phase de mon travail où je tiens jusqu'à la nuit vers la saturation de la couleur et de la matière, vers une forme architecturale immobile. Physiquement, cela me massacre ces grandes toiles où je veux une perfection par la saturation, jusqu'à ce que j'entende ce son qui me dit que c'est bien...quelquefois des mois de travail...L'immobilité vient mais elle se mue en attente, comme quand cela devient vraiment pesant, que l'on passe au delà du possible. La peinture devient sale, matière lourde, fond, immondices; j'ai dit quelque part excrémentielle. Cela devient si pénible, poussé si loin que soudainement, il y a surgissement [...] Je dois en sortir, question de vie ou de mort [...] »
    Judit Reigl en 1992, dans un entretien non publié
     
    « Si certaines de ces œuvres associées au titre que leur donne l’artiste évoquent une porte, ce n’est bien entendu qu’une porte peinte, un plan de couleur qui se découpe singulièrement dans le plan d’ensemble d’une peinture que rien par ailleurs ne limite. Entrée - Sortie n’est qu’une indication de passage, de l’ouverture sur un monde partout également habité. Comme l’indiquait déjà les toiles redressées dans Guano, et le grand signe Homme, la peinture (comme vertue de l’intelligence poétique) n’est pas seulement devant nous cet écran qui nous questionne, le langage pictural n’est pas un instrument dont on se sert pour dire quelque chose [...], il est cette chose qui dit, il est cette chose qui parle: un mode d’être et d’habiter.»
    Marcelin Pleynet, Judit Reigl, Paris, Éditions Adam Biro, 2001, p.111